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NAO 2025 chez PROXIMY : Pourquoi le SASD a dit NON

  • Photo du rédacteur: SASD
    SASD
  • 5 août
  • 3 min de lecture
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Le SASD a choisi de ne pas signer le projet d’accord proposé par la direction de PROXIMY dans le cadre des Négociations Annuelles Obligatoires 2025.


Ce texte accumule des mesures ponctuelles, ciblées et dérisoires, sans aucune revalorisation structurelle des salaires. Accepter cet accord aurait été un non-sens pour les salariés.


Des “mesures” temporaires et ridicules


Voici ce que la direction proposait… et pourquoi nous avons dit non.


Prenons la première mesure mise en avant : le doublement de la prime de constance au quatrième trimestre 2025. Présentée comme un geste significatif, elle ne sera versée qu’une seule fois, en décembre, et plafonnée à 357 € bruts selon l’ancienneté. Autrement dit, un coup de peinture fraîche sur un mur fissuré : cela ne consolide rien et ne change en rien le salaire de base. Même logique avec la prime d’excellence, augmentée de 10 %, soit… 5 € bruts supplémentaires, réservés à certains porteurs. Une mesure à la fois insuffisante et discriminante.


Les revalorisations de suppléments confinent presque au ridicule : passer de 2,53 à 2,58 centimes pour la diversification et de 2,00 à 2,04 centimes pour Le Parisien. On parle de centimes par exemplaire, à mille lieues des besoins réels des salariés face à l’inflation. De son côté, l’« avance sur salaire réparations » n’est rien d’autre qu’un prêt remboursable, soumis à conditions, qui n’améliore en rien le pouvoir d’achat. Quant à l’aide pour véhicule accidenté, elle se limite à 150 € maximum, sur un mois, avec des conditions si restrictives qu’elle en devient quasi-théorique.


La prime dite « transition énergétique » pourrait, sur le papier, sembler attractive : 100 € par mois. Mais elle est assortie de critères si stricts — un an d’ancienneté, plus de 8 000 km parcourus en 2024, achat ou leasing d’un véhicule Crit’Air 0 entre juillet 2025 et juin 2026, et 400 km minimum par mois — qu’elle ne concernera qu’une poignée de salariés, en plus d’être plafonnée aux 50 premiers dossiers.


Le relèvement de la valeur faciale des titres-restaurants de 10 à 10,50 € (part employeur +0,30 €/jour) est, certes, un petit mieux, mais cela reste très loin d’une revalorisation salariale pérenne. La direction évoque aussi une refonte des grilles de rémunération de l’encadrement logistique… mais repousse tout engagement concret à « fin 2025 », autrement dit aux calendes grecques. Enfin, la dotation exceptionnelle de 20 000 € au CSE est bien sûr utile pour financer des activités sociales, mais elle ne mettra pas un euro de plus sur la fiche de paie des salariés.


Un accord qui élude la question centrale : le salaire


Les NAO sont censées améliorer durablement le pouvoir d’achat. Ici, rien de tout cela : aucune augmentation générale, aucun relèvement des minima, aucune clause de rattrapage sur l’inflation. Signer cet accord, c’aurait été accepter que 2025 soit une année blanche pour les salaires, avec pour seules contreparties quelques primes ponctuelles et aides à usage limité.


Pourquoi la direction se contente de mesurettes ?


Les chiffres économiques sont clairs : chiffre d’affaires en recul (-10,8 % entre 2021 et 2024), pertes récurrentes (près de 2 M€ de déficit en 2024), EBITDA négatif depuis trois ans, trésorerie divisée par presque trois depuis 2021, et un besoin en fonds de roulement qui explose (85 jours de CA immobilisés en 2024 contre -1,7 jour en 2021).


PROXIMY est dans une situation préoccupante, et tout indique que la direction cherche à contenir ses coûts en évitant toute mesure salariale durable.


Notre message : se réveiller et exiger mieux


Pour le SASD, il est urgent que les organisations majoritaires cessent de cautionner ce type d’accord et s’unissent pour obtenir :

  • une augmentation générale dans les meilleurs délais, avec clause de rattrapage ;

  • un relèvement des minima de grille et des garanties mensuelles ;

  • une revalorisation réelle des variables et des indemnités ;

  • une clause de revoyure trimestrielle tant que l’entreprise reste déficitaire ;

  • une transparence économique totale sur le plan de redressement.


En résumé : cet accord ne répond pas aux attentes des salariés. Il contourne la question centrale du pouvoir d’achat au profit de primes temporaires et de mesures ultra-sélectives.


Le SASD ne cautionnera pas cette logique. Nous restons déterminés à obtenir des avancées réelles et pérennes.


Les comptes de PROXIMY sont préoccupants : Face à ces signaux alarmants, le SASD s’interroge sur la nécessité de déclencher un droit d’alerte économique afin d’obtenir des explications précises et transparentes sur la stratégie, la gestion de la trésorerie et les perspectives réelles d’activité.


Les salariés ont le droit de savoir si ces difficultés expliquent le refus d’investir durablement dans leur rémunération… ou si elles ne sont qu’un prétexte.

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