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Les Actualités de SASD


Introduction : Démystifier l'Entretien


L'entretien de rupture conventionnelle n'est pas une convocation formelle ou un face-à-face intimidant. Il s'agit simplement d'un ou plusieurs échanges entre vous et votre employeur pour discuter des conditions d'une fin de contrat de travail à l'amiable. L'objectif principal est de s'assurer que cette décision est le fruit d'un véritable accord mutuel, pris de manière libre et éclairée par les deux parties.

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1. Comprendre le Cadre de l'Entretien : Flexibilité et Obligations


1.1. Qui peut initier la discussion ?


La proposition de rupture conventionnelle peut venir aussi bien de vous, le salarié, que de votre employeur. La loi ne privilégie aucune des deux parties pour entamer les pourparlers. Il est important de noter qu'une discussion en vue d'une rupture conventionnelle peut parfois émerger d'une situation qui avait débuté comme une procédure de licenciement.


1.2. Comment l'entretien est-il organisé ?


La procédure est volontairement souple pour favoriser le dialogue. Cette flexibilité est acceptable précisément parce que la loi prévoit par ailleurs des garanties solides pour s'assurer que votre consentement reste libre et éclairé. Voici ce que cela signifie concrètement :

La convocation : Il n'y a aucune obligation légale pour l'employeur d'envoyer une convocation écrite. Un simple échange verbal pour convenir d'un rendez-vous est tout à fait valable.

Le lieu : La loi ne fixe aucun lieu obligatoire. Un entretien peut se dérouler dans un bureau, une salle de réunion ou même en dehors de l'entreprise (par exemple, dans un bar, comme l'a déjà validé la jurisprudence) sans que cela n'invalide la rupture.

Le nombre de rencontres : Un seul entretien est le minimum légalement requis. Cependant, si la négociation le nécessite, plusieurs rencontres peuvent être organisées pour parvenir à un accord complet.


1.3. Quel délai pour se préparer ?


Aucun délai légal n'est imposé entre la proposition de rendez-vous et la date de l'entretien. Cependant, un délai "raisonnable" est une exigence fondamentale pour garantir que votre consentement soit éclairé. La jurisprudence a par exemple jugé qu'une convocation reçue un samedi pour un entretien le lundi suivant était trop courte, car elle ne vous laissait pas le temps matériel de vous organiser.


S'inspirer du délai de 5 jours ouvrables prévu pour un entretien de licenciement est une bonne pratique. Cela vous garantit un temps suffisant pour préparer la discussion et, surtout, trouver une personne pour vous assister. Cette préparation est d'autant plus importante qu'elle vous permet d'exercer votre droit le plus fondamental : celui de vous faire assister durant l'échange.

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2. Votre Droit Essentiel : Vous Faire Assister


2.1. Pourquoi l'assistance est-elle un droit fondamental ?


Le droit de vous faire assister est la principale garantie procédurale prévue par la loi pour assurer un échange équilibré et protéger le caractère libre de votre consentement. L'objectif est de prévenir toute forme de pression et de s'assurer que votre décision est prise en toute connaissance de cause, en rééquilibrant la relation hiérarchique le temps de la négociation. Il ne s'agit pas d'une obligation, mais d'une possibilité qui vous est offerte et qu'il est fortement recommandé d'utiliser.


2.2. Vos Options pour l'Assistance


Voici les deux options possibles pour choisir la personne qui vous accompagnera.

Type d'Assistant

Description et Conditions

Une personne de l'entreprise

Vous pouvez choisir n'importe quel autre salarié de l'entreprise pour vous accompagner. Il peut s'agir d'un collègue, d'un représentant du personnel, ou même, comme l'a confirmé la jurisprudence, de votre supérieur hiérarchique.

Un conseiller extérieur

Cette option est uniquement disponible si votre entreprise ne dispose pas d'institutions représentatives du personnel(comme un CSE). La liste officielle de ces conseillers est disponible auprès de la DREETS (Direction régionale de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités).

2.3. Qui ne peut PAS vous assister ?


Il est essentiel de noter qu'un avocat ne peut pas jouer le rôle d'assistant lors de cet ou ces entretiens. Cette possibilité a été explicitement écartée par le législateur. Une nuance existe toutefois : si l'entreprise qui engage la procédure est un cabinet d'avocats, un avocat salarié de ce cabinet devrait pouvoir se faire assister par un de ses collègues.


2.4. Comment informer votre employeur ?


Si vous décidez de vous faire assister, vous devez simplement en informer votre employeur. La loi n'impose ni délai ni forme particulière pour cette information (un email, un courrier ou une annonce verbale suffisent). Le fait d'exercer ce droit ouvre également une possibilité d'assistance pour votre employeur, mais de manière très encadrée.

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3. Le Rôle de l'Employeur et Vos Garanties


3.1. L'assistance de l'employeur : une possibilité conditionnée


La règle est simple : votre employeur ne peut se faire assister que si vous avez vous-même décidé de l'être. Si vous venez seul à l'entretien, votre employeur doit en faire de même. Cette règle existe pour maintenir un équilibre procédural ; l'employeur ne peut pas amener de renfort si vous n'avez pas choisi de le faire en premier.

S'il décide d'être assisté (parce que vous l'êtes), il doit vous en informer et peut choisir :

• Une personne appartenant au personnel de l'entreprise.

• Dans les entreprises de moins de 50 salariés : une personne de son organisation syndicale d'employeurs ou un autre employeur de la même branche.


3.2. L'obligation d'information de l'employeur


Pour garantir votre consentement éclairé, l'employeur a le devoir de vous fournir des informations essentielles durant les échanges.


Votre droit à l'assistance : L'employeur a l'obligation de vous informer que vous pouvez être assisté. Si cet oubli n'annule pas automatiquement la rupture, il constitue une faute. Vous pourriez obtenir l'annulation de la convention si vous démontrez que cette absence d'information a vicié votre consentement et vous a porté préjudice.

La possibilité de contacter les services de l'emploi : L'employeur doit vous informer que vous pouvez prendre contact avec les services publics de l'emploi (France Travail, ex-Pôle Emploi) pour préparer la suite de votre parcours. Là encore, l'oubli de cette information n'est sanctionné que si vous prouvez qu'il a affecté votre décision. Par exemple, la justice a jugé que le consentement d'un salarié qui avait déjà un projet de création d'entreprise n'avait pas été vicié par cet oubli.

Exigez un vrai dialogue : L'entretien n'est pas une simple formalité de signature. La loi impose un véritable échange sur les conditions de la rupture. Une procédure précipitée où la discussion est impossible peut être un motif d'annulation pour vice du consentement.

Connaître le cadre légal et vos garanties est la première étape. La checklist suivante vous aidera à vous préparer sereinement pour passer à l'action.

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4. En Résumé : Votre Checklist Avant l'Entretien


• [ ] Ai-je bien compris que cet entretien est une négociation et non une obligation de signer ?

• [ ] Le délai proposé pour la rencontre me semble-t-il raisonnable pour me préparer ?

• [ ] Ai-je décidé si je souhaite me faire assister ?

• [ ] Si oui, ai-je identifié la personne (collègue ou conseiller) et ai-je prévenu mon employeur ?

• [ ] Ai-je commencé à réfléchir aux conditions de la rupture (date de départ, montant de l'indemnité) ?

• [ ] Suis-je au clair sur le fait que mon consentement doit être libre, sans pression ?

Dernière mise à jour : 19 sept.


1. Introduction : Comprendre le Cadre de la Rupture Amiable


La rupture conventionnelle individuelle est, en droit français, l'unique voie légale permettant à un employeur et à un salarié de mettre fin d'un commun accord à un contrat de travail à durée indéterminée (CDI). Cette procédure, strictement encadrée par le Code du travail, vise à garantir la liberté de consentement des deux parties. Pour une entreprise, la maîtrise de ce cadre et de ses alternatives est une nécessité stratégique afin de se prémunir contre des risques de requalification lourds de conséquences.


La jurisprudence est constante sur ce point : toute rupture amiable d'un CDI conclue en dehors du cadre légal de la rupture conventionnelle est systématiquement analysée par les tribunaux comme un licenciement sans cause réelle et sérieuse (Cass. soc. 15-10-2014 n° 11-22.251). Cette requalification entraîne des condamnations financières significatives pour l'entreprise.


Si la rupture conventionnelle est la seule option pour une rupture amiable individuelle, il existe d'autres solutions qui s'inscrivent, elles, dans des cadres collectifs. Ce guide vise donc à équiper les employeurs des outils juridiques adéquats pour organiser des départs amiables dans des contextes collectifs, en évitant l'écueil d'une requalification systématique. Nous explorerons ces alternatives, en commençant par l'analyse détaillée des départs négociés.


2. Le Départ Négocié : une Alternative Structurée dans un Cadre Collectif


Le "départ négocié" constitue une alternative légale à la rupture conventionnelle individuelle, mais il ne peut être mis en œuvre que dans des contextes collectifs bien définis. Contrairement à une idée reçue, il ne s'agit pas d'une "rupture conventionnelle de groupe" mais d'un mécanisme de rupture amiable qui repose sur un fondement juridique entièrement distinct, offrant un cadre sécurisé lorsque les conditions sont rigoureusement respectées.


2.1. Le fondement juridique : une base distincte du Code du travail


Le départ négocié, qu'il soit mis en place dans le cadre d'un accord GPEC ou d'un PSE, ne relève pas des articles L 1237-11 et suivants du Code du travail qui régissent la rupture conventionnelle individuelle. Son fondement juridique se trouve dans le droit commun des contrats, à l'article 1193 du Code civil, qui consacre le principe de la rupture du contrat par consentement mutuel des parties. Cette distinction est fondamentale car elle implique des règles et des conditions de validité spécifiques.


2.2. Le Départ Négocié dans le Cadre d'un Accord GPEC


Un départ négocié peut être envisagé lorsqu'une entreprise a mis en place un accord de Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences (GPEC). Ce dispositif vise à anticiper les évolutions de l'emploi et des qualifications. Dans ce contexte, la rupture amiable du contrat de travail est possible, à condition de respecter des conditions impératives pour garantir sa validité :

Information complète des parties : L'employeur et le salarié doivent être pleinement informés de l'ensemble de leurs droits respectifs.

Préservation des droits du salarié : L'accord de rupture ne doit en aucun cas léser les droits du salarié.

Consentement libre et éclairé : Le consentement des deux parties doit être exempt de tout vice (erreur, dol ou violence).


Afin de se prémunir contre toute contestation ultérieure sur la nature et la portée du consentement, il est fortement recommandé de formaliser ce départ par un écrit. Ce document précisera les conditions de la rupture, notamment l'indemnisation spécifique versée au salarié.


2.3. Le Départ Négocié dans le Cadre d'un Plan de Sauvegarde de l'Emploi (PSE)


Cette modalité de rupture est également possible lorsqu'un Plan de Sauvegarde de l'Emploi (PSE), mis en place pour des motifs économiques, prévoit un plan de départs volontaires. Bien que les conditions de validité générales restent les mêmes, ce cadre présente des spécificités notables.

Caractéristique

Implication dans le cadre d'un PSE

Existence d'un différend

La rupture peut être conclue même s'il existe un différend entre les parties (Cass. soc. 11-2-2009 n° 08-40.095).

Droits post-rupture

Le salarié dont le contrat est rompu dans ce cadre bénéficie de la priorité de réembauche (Cass. soc. 13-9-2005 n° 04-40.135).

Il est essentiel de noter que les conditions de validité générales (information des parties, préservation des droits du salarié, et consentement non vicié) s'appliquent également avec la même rigueur dans le cadre du PSE.


Ces cadres, bien que distincts, partagent des exigences communes et sont soumis à des points de vigilance fondamentaux qu'il convient d'examiner pour éviter tout risque de contentieux.


3. Points de Vigilance et Distinctions Clés


Bien que les départs négociés dans un cadre collectif soient une voie légale de rupture amiable, des règles strictes encadrent leur mise en œuvre, notamment leur articulation avec la rupture conventionnelle individuelle. Le respect de ces règles est crucial pour garantir la protection des salariés et la sécurité juridique de l'employeur.


3.1. L'Interdiction du Recours à la Rupture Conventionnelle Individuelle


Le principe est cardinal et non négociable : il est formellement interdit de substituer des ruptures conventionnelles individuelles à un dispositif collectif de départ. La loi exclut explicitement le recours à la rupture conventionnelle individuelle dans le cadre d'un accord GPEC ou d'un PSE. Tenter de contourner un plan de départs volontaires en proposant des ruptures conventionnelles individuelles aux salariés concernés serait considéré comme un détournement de procédure et exposerait l'entreprise à des sanctions.


3.2. La Liberté de Consentement : une Exigence Absolue


À l'instar de la rupture conventionnelle individuelle, la validité d'un départ négocié repose sur un pilier fondamental : la liberté de consentement. Ce consentement doit être exempt de tout vice, ce qui signifie qu'il ne doit résulter ni de pressions, ni de menaces, ni d'une information trompeuse de la part de l'employeur. Bien que les jurisprudences concernent la rupture conventionnelle individuelle, le principe s'applique avec la même force au départ négocié : un consentement obtenu dans un contexte de harcèlement moral, ou en dissimulant au salarié que son départ s'inscrit en réalité dans le cadre d'un licenciement économique imminent, serait jugé nul.


Dans ce contexte, la formalisation de l'accord par un écrit n'est pas une simple recommandation ; c'est un instrument probatoire indispensable pour matérialiser le consentement libre et éclairé de chaque partie et cristalliser les termes de l'accord, limitant ainsi drastiquement le risque de contentieux ultérieur.


4. Aperçu des Autres Dispositifs de Rupture Amiable Collective


Le cadre juridique des ruptures amiables ne se limite pas aux seuls départs négociés au sein d'un GPEC ou d'un PSE. D'autres dispositifs collectifs permettent également d'organiser des départs sur la base du volontariat. Cette section vise à fournir une liste exhaustive des options citées par la source de référence.


Les autres dispositifs de rupture amiable collective mentionnés sont :

L'accord portant ruptures conventionnelles collectives (RCC).

Le congé de mobilité.

Il est important de noter que le document source ne détaille pas les modalités de mise en œuvre de ces deux dispositifs. Ils constituent néanmoins des options à part entière qui, comme le départ négocié, sont soumises à leurs propres règles de négociation, de validation et d'exécution.


5. Conclusion : Choisir le Cadre Adapté pour une Rupture Amiable Sécurisée


Ce guide a mis en lumière les alternatives structurées à la rupture conventionnelle individuelle, en soulignant les cadres juridiques stricts qui les régissent. La principale conclusion est la distinction fondamentale que doit opérer toute entreprise entre les différents modes de rupture amiable.


Il convient de retenir que la rupture conventionnelle est l'unique cadre pour une rupture individuelle amiable d'un CDI. Les départs négociés, quant à eux, ne sont valides que s'ils s'inscrivent impérativement dans un cadre collectif préexistant et formalisé, tel qu'un accord GPEC ou un PSE prévoyant des départs volontaires. Toute tentative de rupture amiable en dehors de ces schémas légaux est un risque majeur de contentieux.


En définitive, la sécurisation juridique de toute rupture de contrat à l'amiable repose sur le choix du bon dispositif et sur le respect scrupuleux du formalisme associé. Par-dessus tout, la sanctuarisation du consentement libre et éclairé du salarié demeure la clé de voûte de la validité de l'accord, quel que soit le cadre choisi.

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Le gouvernement veut encore réduire le délai pour contester un licenciement abusif : 6 mois, voire 4 mois, contre 12 aujourd’hui. Sous prétexte de « moderniser » le marché du travail, on organise en réalité un nouveau coup de massue contre les plus précaires.


Qu’on se le dise : cette réforme est faite pour protéger les employeurs indélicats, pas les travailleurs ! Et nous ne la laisserons pas passer.


1️⃣ Un piège pour les plus fragiles


Un salarié précaire, isolé, parfois sans accès rapide à un conseil juridique, a besoin de temps pour encaisser le choc, comprendre ses droits, rassembler les preuves.Avec 4 ou 6 mois, c’est la double peine : licencié et privé de recours faute d’avoir pu agir à temps.


C’est une stratégie claire : réduire les délais pour réduire le nombre de plaintes.


2️⃣ Une justice au pas de course… au détriment des victimes


En réduisant le délai, on pousse les salariés à saisir les prud’hommes dans l’urgence, sans recul, parfois avant même la fin de leur préavis.


Conséquence : des recours bâclés, des dossiers mal préparés, et un avantage énorme pour les employeurs qui, eux, disposent de services juridiques prêts à riposter. La justice prud’homale n’est pas un sprint. Elle doit rester un droit effectif, pas une course contre la montre.


3️⃣ Un climat social explosif


Forcer un salarié à engager une procédure alors qu’il est encore en poste ? C’est créer un climat de guerre froide dans l’entreprise, avec pressions, isolement, représailles.On précarise, on divise, et on casse le peu de sérénité qu’il reste dans les relations de travail.


4️⃣ Une réforme sans aucun bénéfice social


Aucune étude sérieuse ne prouve qu’un délai plus court crée de l’emploi, améliore la compétitivité ou simplifie la vie des entreprises. Cette réforme ne répond à aucun besoin réel, si ce n’est celui de protéger les mauvais employeurs des conséquences de leurs abus.


🚩 Notre réponse : résistance et action politique


Nous refusons que les droits des salariés soient rognés, morceau par morceau, au nom d’une prétendue modernisation qui n’est qu’une régression.


Nous interpellerons les députés de toutes nos circonscriptions pour qu’ils bloquent cette attaque en règle contre la justice sociale. Nous porterons la voix des salariés licenciés abusivement, surtout ceux qui n’ont ni moyens financiers, ni réseau, ni avocat sous la main.


Et s’il le faut, nous mobiliserons dans la rue comme dans l’hémicycle pour que cette loi ne voie jamais le jour.


📢 En clair

  • Ce projet prive les précaires de leur droit à agir.

  • Il bâcle la justice au profit des employeurs.

  • Il empoisonne le climat social.

  • Il ne sert à rien sauf à affaiblir les salariés.


⚠️ Trop, c’est trop !


Chaque recul du délai de prescription est un recul de nos droits. Aujourd’hui 6 ou 4 mois… demain combien ?


Nous ne serons pas les complices silencieux de cette casse sociale.

Nous lutterons, et nous gagnerons.

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